Tour à tour parangon du romantisme, combattant nihiliste ou chimère du modernisme, le vampire aura été, au cinéma comme en littérature, aussi bien séduisant que répugnant, héroïque que horrifique, une source d’inspiration pour l’heure inépuisable qui a évolué au fil des décennies.
Le mythe du vampire n’est bien évidemment pas nouveau et n’est pas né avec le célèbre Dracula. Difficilement identifiable, le vampire, en tant que revenant fantasmagorique venu troubler les hommes, apparaît depuis longtemps dans les récits mythologiques. A l’origine, le vampire, goule ou Nosferatu est une bête immonde, un non mort friand de sang. Certaines traces semblent se trouver dans la mythologie grecque, au royaume des Enfers, récits issus probablement de légendes plus anciennes encore. Le vampire règne dans sa forme indistincte essentiellement jusqu’au XIXème siècle. Certains personnages historiques particulièrement sauvages et violents vont être par la suite rattachés au mythe pour en expliquer souvent l’origine littéraire, qu’il s’agisse de Vlad III Basarab dit « l’empaleur » qui vécut au XVème siècle (qui aurait inspiré le personnage du Dracula de Bram Stoker), ou de la comtesse Erzsebet Bathory au XVIème siècle qui aurait massacré plus d’une vierge pour utiliser son sang. Sheridan Le Fanu s’y réfère dans son livre Carmilla en 1871 (dont se servit Dreyer pour son Vampyr). Si le vampire reprend une force mythologique au XIXème siècle c’est notamment en raison des mutations industrielles et techniques de la Modernité. En réponse au poids écrasant de la science, la littérature fantastique explose et réinvente le surnaturel et les monstres. Parmi nombre d’ouvrages sur le thème du vampire, Jacques Collin de Plancy publie une Histoire des Vampires et des Spectres malfaisants en 1820, Théophile Gautier le récit de la Morte Amoureuse en 1836 ou encore Sheridan Le Fanu son roman en 1871. C’est cependant l’ouvrage de Bram Stoker, Dracula, paru en 1897, qui aura le plus de répercutions, peut-être aussi parce qu’il apparaît en même temps que le cinéma, autre sorte de vampire moderne. Le roman de Stoker regroupe déjà une bonne partie des caractéristiques liées aux vampires qui vont inscrire les règles du genre durant tout un siècle. Parmi les aspects présents dans le livre, citons la faculté de Dracula de se transformer (en certains animaux mais aussi en brouillard), de contrôler les éléments naturels (comme le climat), de se faire obéir de certains animaux, de maîtriser les pensées des personnes qui ont bu son sang, de rajeunir en buvant du sang. Le roman mentionne également l’incapacité du vampire à entrer dans un lieu sans y avoir été invité, le fait que son reflet n’apparaisse pas dans un miroir ou qu’il n’ait pas de pouvoirs la journée et doive agir la nuit, ou encore qu’il soit repoussé par l’ail ou les crucifix.
Comme en témoigne le film de Méliès de 1896, Le Manoir du Diable, où Méphistophélès apparaît sous la forme d’une chauve-souris avant de se transformer en homme, le mythe du vampire est suffisamment prégnant dans la conscience collective pour servir d’inspiration dès les premières œuvres fictionnelles du septième art. Pourtant le livre de Stoker va insuffler au revenant infernal une forme humaine, construisant un monstre de cinéma qui n’aura de cesse de se transformer durant plus d’un siècle.
La première période du cinéma, l’époque du cinéma muet en noir et blanc, voit se construire une suite de grands films fondateurs du genre dont les films de Murnau et de Dreyer. Le vampire n’est pas encore Dracula, puisque personne n’obtient les droits d’adaptation, mais devient un monstre à la limite de l’humanité, effrayant et repoussant. Il faut attendre essentiellement Tod Browning et l’arrivée du parlant pour que le Vampire change de forme. Sous les traits de Bela Lugosi, Dracula prend une figure humaine, moins rebutante, mais tout aussi vénéneuse et angoissante que dans les premières œuvres sur le sujet. Le cinéma commence alors à se déchaîner. L’histoire du Vampire, vu comme un monstre machiavélique, ne cherche encore nullement à lui donner une humanité dans laquelle le spectateur pourrait se retrouver.
Le vampire bénéficie alors de l’arrivée de la couleur au cinéma. La cape révèle enfin sa tonalité pourpre et le comte, quoi que toujours aussi malfaisant et énigmatique, se révèle parfois plus humain. Christopher Lee devient la troisième figure marquante du cinéma de genre (après Max Schreck en Nosferatu et Bela Lugosi) et donne à Dracula des traits inoubliables en pleine apogée du studio britannique Hammer. Dracula et les vampires sont mis à toutes les sauces, il n’est plus question de rester fidèle aux origines du mythe, mais d’utiliser les vampires (comme le cinéma le fera ensuite avec les Zombies, ses parents proches) comme des monstres méchants à combattre. Décomplexés, les réalisateurs vont dans tous les sens. Mario Bava en Italie signe parmi les œuvres les plus délirantes du genre tandis que la Hammer poursuit son exploitation du filon jusqu’à des films comme La légende des sept vampires d’or qui mélange sans ambages les vampires et le Kung-Fu. Cette période improbable se clôt d’une certaine manière avec le film de Roman Polanski, Le Bal des Vampires, œuvre hommage à ces années fastes.
A partir des années 1970, le genre s’éclate sous toutes les formes. Les films érotiques et pornographiques puisent dans l’imagerie du vampire, les films extravagants se poursuivent tandis que l’aspect horrifique du mythe reprend peu à peu en force. Cette période voit cependant aussi le retour à un vampirisme réaliste plus fort où de jeunes cinéastes renouvellent l’approche de cette figure légendaire pour élaborer des œuvres passionnantes qui pour la première fois parlent autant du récit vampirique que de la société moderne (comme Georges Romero ou David Cronenberg). C’est d’ailleurs à cette époque qu’une romancière essentielle au genre, Anne Rice, publie ses premiers romans (dont Entretien avec un vampire en 1976).
Les années 1980 voient une modification dans le traitement, le vampire unique et isolé laisse souvent la place à une horde de vampires pour parler d’une génération que Joel Schumacher qualifie de « perdue » (The Lost Boys). Les années 1990 abordent le genre de manière tout aussi éclatée, parfois avec humour (Eddie Murphy, Nicolas Cage ou Leslie Nielsen incarnent à tour de rôle le vampire). La décennie est marquée cependant par des tentatives d’adaptations réussies dont le virtuose Dracula de Francis Ford Coppola en 1992 et le film de Neil Jordan, Entretien avec un vampire en 1994. Ce dernier ouvre la route à un nouveau traitement du genre et à de nouvelles figures de vampires. Lestat ou Blade deviennent ainsi des noms marquants qui annoncent l’arrivée d’autres figures dont le Edward de Twillight.
Avec le tournant du millénaire, le genre contient déjà une filmographie très riche et reprend durant toute une décennie du poil de la bête. A la télévision, les années 1990 avaient ramené le goût pour ce genre avec des séries comme Buffy contre les vampires. L’année 2000 inspire certains dans une exploitation New Age du vampire. Nombre de films essayent de créer un Dracula version 2000, dont les adaptations sont souvent calamiteuses. Dracula et ses amis se veulent modernes, oublient les traditions et partent dans toutes les directions. Le gore poursuit son utilisation du vampire dans un retour au mythe originel, comprenant de purs revenants sans autre but que de dévorer les vivants, tandis qu’Hollywood tente de créer des films facilement déclinables et des remakes du genre (la série des Underworld ou le Je suis une légende). La décennie se caractérise également par une explosion des vampires à la télévision sous tous les registres (même les Simpson y ont droit !) ou encore l’intrusion du genre dans le cinéma pour adolescent voire pour enfant avec en chef de file l’ambigu Twillight. Jamais le vampire n’a été si humain et si près de préoccupations basiques (jusqu’à l’oubliable Vampires de Vincent Lannoo). Les années 2000 comptent, comme chaque décennie, quelques chefs d’œuvres du genre dont Thirst de Park Chan Wook, film hybride entre le récit de Therese Raquin et le mythe du vampire ou évidemment Morse, de Tomas Alfredson qui effleure la mythologie vampirique pour construire un long métrage déroutant.
En un siècle, le Vampire est passé du revenant horrifique, infernal et repoussant, au jeune homme en proie aux tourments d’une humanité romantique ; du monstre gore et sanglant au charmeur redoutable. Le mythe du vampire aura permis à des cinéastes d’aborder bien des sujets, qu’il s’agisse de la sexualité très souvent liée aux récits vampiriques (la morsure régulièrement vue comme une pénétration), de la quête d’immortalité, de la résistance à la religion traditionnelle, des dangers de l’évolution scientifique, de la pulsion et de l’instinct de mort, des rapports en société, de la vampirisation de l’individu par le monde moderne ou encore de la (dé)construction générationnelle et identitaire. C’est d’ailleurs parce que le mythe du vampire est si riche de sens et de possibles qu’il continue d’enthousiasmer des cinéastes et que, espérons-le, d’autres œuvres marquantes sont encore à venir.
Filmographie chronologique non exhaustive :
Le cinéma Muet :
Le Manoir du Diable, de Georges Méliès en 1896. Avant même la publication du livre de Bram Stoker, Méliès met en scène Méphistophélès en chauve souris prenant forme humaine. Le Manoir du Diable inaugure évidemment une longue filiation entre cinéma et mythe vampirique.
Les Vampires, de Louis Feuillade en 1915. Film serial autour des monstres vampiriques, loin encore du Dracula d’origine.
D’autres films traitent de ce thème dont :
Nächte des Grauens de Arthur Robison en 1916
Lilith und Ly, de Erich Kober en 1919 (sur un scénario de Fritz Lang).
Vampire, Alice Guy, en 1920
Drakula, du Hongrois Karoly Lajthay, en 1923.
Nosferatu le vampire, de Murnau, en 1922. N’ayant pas les droits pour adapter le Dracula d’origine, Murnau change les noms et l’histoire tout en conservant la large trame du mythe. Il est à noter que la fin du film va laisser croire aux futurs réalisateurs que le vampire meurt à la lumière, élément qui n’était pas présent dans le roman.
Vampyr, de Carl Theodor Dreyer, 1932. Dreyer ne s’inspire pas de Stoker pour son film mais de Sheridan Le Fanu, auteur notamment de Carmilla qui s’inspire surtout de la Comtesse Bathory (dont certains réalisateurs s’inspireront parfois sans la notion de vampire comme La Comtesse de Julie Delpy).
Le Vampire parle :
Dracula, de Tod Browning, 1931. Le film qui voit pour la première fois Dracula parler, sous les traits de Bela Lugosi, second choix après que l’acteur Lon Chaney a trouvé la mort avant le début du tournage. D’autres films seront issus de cette collaboration dont La Marque du Vampire en 1935.
Le Vampire en couleurs et la Hammer :
Le Cauchemar de Dracula, de Terence Fisher, en 1958, voit l’apparition de Christopher Lee sous les traits du Comte et le début de la gloire des productions anglaises Hammer qui vont ensuite exploiter le filon jusqu’à l’impensable.
Dracula, Prince des Ténèbres en 1966. Toujours réalisé par Terence Fisher avec Christopher Lee), redonne vie au Vampire de manière très classique, sans apporter grand chose aux productions existantes.
En Italie, des réalisateurs s’emparent du mythe jusqu’à la moelle. Mario Bava se forge un nom en signant plusieurs films sur le thème dont Le Baron Vampire (1972) adaptation assez sobre portant notamment sur la filiation et la transmission familiale, Hercule contre les Vampires (en 1961) ou La Planète des Vampires en 1965 dont les titres résument parfaitement l’audace des films.
Le Bal des Vampires, de Roman Polanski, de 1968 : Objet sans commune mesure, mélange de frisson et de comédie, flirte avec les traditions et les coutumes d’un genre. Le Bal des Vampires est un hommage amusé aux années Hammer et en marque la fin.
Le viol du vampire, de Jean Rollin en 1968. Jean Rollin, réalisateur français qui travaille sur des films fantastiques et érotiques, va exploiter le mythe du vampire à foison durant plus de trente ans. Ce genre de films montre une tendance du cinéma érotique voire pornographique à jouer avec les personnages de vampires.
La légende des 7 vampires d’or, de Roy Ward Baker, en 1974. Bien que postérieur au Bal des vampires, le film appartient à la série des films Hammer hauts en couleurs et n’ayant peur d’aucun ridicule puisque le film mélange vampire et kung-fu sans la moindre difficulté.
L’éclatement du genre :
Martin, de Georges Romero, 1977. Romero révèle à nouveau son talent pour manier un mythe en l’inscrivant dans des problématiques modernes. De Martin, on ne sait jamais pleinement s’il s’agit d’un fou ou d’un vrai vampire, cet homme fin presque androgyne se révèle aussi cruel et énigmatique que fragile et torturé.
Rage, de David Cronenberg en 1977. L’année 1977 est une bonne année pour le renouvellement du genre. Assez éloigné du récit de vampire traditionnel, le film puise à la fois dans la pulsion sanguine du vampire autant que dans les récits de Zombies.
Les vampires de Salem, Tobe Hooper, 1979
Nosferatu, Fantôme de la nuit, de Werner Herzog, 1979. Werner Herzog signe une œuvre étrange, une sorte de remake réussi du film de Murnau qui s’en dégage pour laisser planer en arrière fond d’autres influences.
Les Charlots contre Dracula, de Jean Pierre Desagnat, 1980. Cet exemple de film potache témoigne du basculement dans le traitement du genre vampire vers la bouffonnerie plus ou moins respectueuse du mythe.
Les Prédateurs de Tony Scott, 1983. Catherine Deneuve, David Bowie, Susan Sarandon dans un film particulier, premier long métrage du réalisateur, où le vampire sert de prétexte à une réflexion sur l’amour, la quête de jeunisme et la société moderne.
Vampire, vous avez dit vampire ? De Tom Holland 1986 et 1989 (pour la suite). Tom Holland signe un film sympathique dont le titre original Fright Night fait référence à une émission de télévision. Tout comme le fera Craven avec son Scream, Tom Holland joue dans le film avec les codes du genre sans jamais s’en moquer et construit un récit dont le sous-texte aborde la question de la sexualité (son éveil tout comme sa peur chez les adolescents). La suite est moins réussie mais reste sympathique.
Génération perdue (Lost Boys), de Joel Schumacher en 1987. Il s’agit d’un film où une famille se retrouve en bisbille avec un clan de vampires. Sans être un modèle du genre, le film vaut le détour pour l’une des premières apparitions de Kiefer Sutherland (monsieur 24 heures Chrono) et pour le kitch des années 80 (dont on pourrait bien subir un écho si la mode rétro passait aux années 1980…).
Aux frontières de l’aube, de Kathryn Bigelow, 1987
Le retour des grands mythes
Embrasse moi vampire (Vampires’Kiss), de Robert Bierman, 1990. Etrange film qui joue sur la frontière entre folie et vampirisme. Il fallait bien Nicolas Cage pour assurer un rôle aussi déjanté et dépressif.
Buffy, tueuse de vampires, Fran Rubel Kuzui (1992). Le film n’est pas indispensable en soi, sorte de récit en partie parodique des films d’horreur. Il reprend un intérêt quelques années plus tard avec l’apparition de la série télévisée.
Innocent Blood, de John Landis, 1992. John Landis, habitué du film de genre, signe un mélange entre enquête policière, histoire d’amour urbaine et légende vampire, dont seuls les effets spéciaux (les gros points colorés dans les yeux) ont pris un coup de vieux.
Dracula, de Francis Ford Coppola, 1992. La mise en scène flamboyante vient renforcer le mythe et cette adaptation magistrale souvent présentée comme la plus fidèle du livre de Bram Stoker.
Entretien avec un vampire, Neil Jordan, 1994. Ce film sort du lot dans les années 1990, par moments grandiloquent et par moments assez subtil. L’idée de confronter Brad Pitt et Tom Cruise font du mythe une vision à la fois moderne et romantique. Adaptation du livre de Anne Rice (qui signe aussi La Reine des Damnées, dont l’adaptation des années 2000 ne laissera que peu de souvenirs), suit entre autres les tourments de la jeune Claudia, vampire enfant (interprétée par Kirsten Dunst) qui ne peut plus grandir. A noter que Anne Rice travaille sur le scénario du film, ce qui peut en expliquer la réussite.
Cronos, de Guillermo del Toro, 1994. Del Toro fait son entrée dans l’univers vampirique auquel il revient par la suite, notamment avec Blade 2.
Un vampire à Brooklyn, de Wes Craven, en 1995. Etrange film qui révèle l’ambiguïté de Craven dont on se demande constamment s’il aime rendre hommage ou se moquer du cinéma de genre. Dans ce film, Eddie Murphy prend les traits du vampire dont le récit suit de très loin l’œuvre de Stoker, à partir de l’arrivée du bateau de Dracula en Angleterre.
Addiction, d’Abel Ferrara en 1995.
Dracula, Mort et heureux de l’être, de Mel Brooks, 1996. Comédie gentille avec le génial Leslie Nielsen.
Une nuit en enfer, de Robert Rodriguez, 1996. Tout l’univers et la folie de Rodriguez au service des vampires.
Vampires, John Carpenter, 1997. Carpenter s’amuse avec le mythe dans un road movie façon western.
Blade, de Stephen Norrington, 1998. Adaptation d’un héro de Comics Marvel de seconde zone, le personnage de Blade incarné par Wesley Snipes mélange film d’action et mythologie vampirique pour un film moyen mais assez rafraîchissant à sa sortie. Le Blade 2, signé par Guillermo del Toro dépassera le premier opus en terme de mise en scène avant que la série ne soit plombée par un Blade Trinity plus faiblard.
Neo Vampires et nouveau genre
Dracula 2001, Patrick Lussier, 2000 (et suite, Dracula II et Dracula III). Trois films (téléfilms…) tentant de renouveler le genre sans y parvenir… manque de moyens et de scénario.
L’ombre du vampire, de E. Elia Merhige, 2000 (avec John Malkovich). Elia Merhige joue sur le mythique film de Murnau en suivant le réalisateur en train de créer le film alors que l’acteur Nosferatu semble être un véritable vampire.
Trouble Every Day, de Claire Denis en 2001. Il ne s’agit pas directement d’un film de vampire, mais le récit d’un couple en proie à un mal les conduisant à l’anthropophagie renvoie à la pulsion du vampire.
Les Morsures de l’Aube, d’Antoine De Caunes, 2001. Plongée étrange dans le monde de la nuit parisienne où Guillaume Canet se trouve plongé dans l’univers vampire.
Blade 2, Guillermo Del Toro en 2002.
Vampires Hunters, de Tsui Hark, en 2002.
Dracula, Pages tirées du journal d’une vierge, de Guy Maddin
Underworld, de Len Wiseman, 2002: Trip néogothique où le réalisateur se complait à montrer les formes de sa propre femme (Kate Beckinsale) dans sa combinaison de cuir latex. Le combat entre les vampires et les lycans. Les effets de ralenti tout droit tirés de Matrix, le poisseux et retro.
Night Watch, Timur Bekmambetow, 2004, premier d’une trilogie, le film s’engouffre dans un récit compliqué entre deux clans opposés où les vampires, personnages secondaires, sont croqués d’une façon très moderne.
Dracula 3K. L’empire des Ombres, de Darrell Roodt, 2004 : Un autre film de vampires de sciences fiction, un vaisseau croise un autre vaisseau apparemment vidé où Dracula a élu domicile. A voir pour l’incroyable Kitch de ce comte Dracula.
30 jours de nuit, de David Slade (qui signe aussi Twilight III en 2010), 2007. Tentative pour renouveler le genre vers le gore pur, aucune justification qu’une troupe de vampire décimant un petit patelin polaire isolé et Josh Hartnett de se perdre dans la noirceur de son personnage.
Je Suis une légende, de Francis Lawrence en 2007. Remake de deux films de 1964 et 1971, d’après un livre de Richard Matheson, Je suis une légende donne aux vampires une origine scientifique moderne proche du film de zombie et donne à Will Smith un énième film de héros.
Lesbian Vampire Killer, Phil Claydon, 2008
Les dents de la nuit, de Vincent Lobelle et Stephen Cafiero, en 2008. Comédie française façon Scary Movie pas toujours très marrante mais passable.
Twilight, de Catherine Hardwicke, en 2008. Phénomène planétaire littéraire et films qui décrépissent à mesure. Le mythe est écorché, on y combat les loups garous, on brille au soleil et surtout on efface toutes coutumes pour faire du thème une métaphore du désir adolescent et de ses peurs (l’enfantement, la sexualité, l’amour,).
Morse, de Tomas Alfredson, 2008.
Daybreakers, des frères Spierig, 2009, avec notamment Ethan Hawk. Le sujet de départ était prometteur (les vampires règnent, mais se retrouvent en pénurie de sang), le film tombe peu à peu dans une aventure sans grande ambition.
Thirst, Ceci est mon sang, de Park Chan Wook, 2009. Curieux mélange entre l’adaptation de Thérèse Raquin et le mythe vampire, un film baroque et foisonnant, jouissif par la virtuosité de Park Chan Wook mais déstabilisant.
L’assistant du vampire, de Paul Weitz, 2009, surfant sur les films de monstres, cet assistant ne convainc pas vraiment le public. Fort heureusement, car rien d’original dans ce mélange de Twilight, Freaks et X men…
Let me in, Matt Reeves, 2010. Remake de Morse efficace, mais très américanisé dans son traitement.
Mords-moi sans hésitation, de Jason Friedberg et Aaron Seltzer en 2010. Dans la veine des Scary Movies façon vampire.
Nous sommes la nuit, de Dennis Gansel, 2010. film allemand hélas vain où une bande de femmes vampires voudraient réussir à vivre indépendantes sans les hommes, mais hélas l’amour entre dans le groupe et la fin point à l’horizon.
Vampires, Vincent Lannoo, 2010 : Fausse bonne idée dont le but était de refaire un « C’est arrivé près de chez vous » façon vampire, quelques bonnes idées, mais l’ensemble perdant de son souffle en fait un objet daté.
FrightNight, de Craig Gillespie, avec Colin Farrell. 2011. Remake du film des années 1980 nettement moins ambitieux.
Livide, de Julien Maury et Alexandre Bustillo, 2011. Dernière tentative française en date, brouillon mais avec des bonnes scènes.
Quelques séries :
Buffy contre les vampires, créée par Joss Whedon en 1997.
Angel, créée par Joss Whedon et David Greenwalt, en 1999.
Moonlight, créée par Ron Koslow et Trevor Munson, 2007
Blood Ties, créée par Peter Mohan et Tanya Huff, 2007
Vampire Knight, manga de Matsuri Hino, en 2008
True Blood, créée par Alan Ball, 2008
Being Human, créée par Toby Whithouse en 2008 avec un remake US en 2011
The Vampire Diaries, créée par Julie Plec et Kevin Williamson, 2009
Sitographie complémentaire :
http://www.cineclubdecaen.com/analyse/dracula.htm